Comment ne pas aimer ce texte surtout en période d’ élections
J’en connais qui devraient y réfléchir car la conjugaison de ces deux verbes ils la maîtrisent pour souvent par être et avoir……
MAGNIFIQUE …..
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> > Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m’enseigna les mystères
Du verbe « être » et du verbe « avoir ».
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j’ai connus dès le berceau.
Bien qu’opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu’Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l’avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s’est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu’Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu’Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu’Être, un peu dans la lune
S’était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu’il se montrait généreux,
Être en revanche, et c’est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l’abri.
Alors qu’Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l’esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d’Être
Parce qu’être, c’est exister.
Le verbe Être a besoin d’avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
L’auteur de ce beau poème est « Yves Duteil » … … Pas surprenant, n’est-ce pas?
Bien loin des contenus humoristiques des envois habituels!!!
Exceptionnellement, ce texte mérite d’être transféré largement!
Vive la langue française !!!!!
…..Oublie ton « Passé », qu`il soit simple ou composé,
Participe à ton « Présent » pour que ton « Futur » soit Plus-que-Parfait ……..
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Magnifique, et pourtant il ya déjà fort longtemps que nos ancêtres ont abandonné, sur l’anthropo-scène cynique, la conjugaison d’être au profit d’avoir.
« Chacun sa Dulcinéa
Qu’il est seul à savoir,
Qu’un soir de pleurs, il s’inventa,
Pour se garder un peu d’espoir
Aux barbelés du coeur.
Par elle, par sa Dulcinéa
Ou par l’idée d’icelle,
L’homme rebelle devient un Dieu.
Voilà qu’il vole et même mieux,
Cueille des lunes du bout des doigts,
Mais cependant si tu es de ceux
Qui vivent de chimères,
Rappelle-toi qu’entre les doigts,
Lune fond en poussière.
Il n’y a pas de Dulcinéa,
C’est un espoir fané.
Malheur à qui peut préférer
Le verbe être au verbe avoir,
Je sais son désespoir.
Il n’y a pas de Dulcinéa,
C’est un espoir fané. »
Jacques Brel